Le DMP se fait attendre depuis plus d'une décennie. L'annonce de sa généralisation demain sera t-elle un énième épisode de plus dans la saga DMP ou au contraire aurons-nous, d'ici à 5 ans, tel que le prévoit l'éxécutif 40 millions de DMP ouverts.
DMP : une pression de plus sur les médecins
En assurant la collecte sécurisée des données de santé individuelles des patients, des traitements et soins qui leur sont prodigués, le DMP va permettre une vue globale sur l’ensemble du parcours de soins du patient. Si, comme annoncé, le Dossier Médical Partagé se généralise, alors les établissements de santé vont devoir s’organiser pour que leur DPI (Dossier Patient Informatisé) soit rapidement DMP-compatible. En effet, ils devront être en mesure de verser dans le Dossier Médical Partagé, lorsque celui-ci est créé, les comptes rendus d’examens, les lettres de liaison, les prescriptions, etc. Côté patient, c’est évidemment la possibilité de pouvoir accéder et partager de façon sécurisée ses informations médicales personnelles avec son ou ses médecins. Mais pour les praticiens, dont le temps médical est déjà très tendu, il s’agit d’une pression supplémentaire sur les délais. Car les comptes rendus et lettres de liaison devront être produits dans les temps.
DMP et lettre de liaison
Depuis le 1er janvier 2017, la lettre de liaison, instaurée par le décret n° 2016-995 du 20 juillet 2016, est obligatoire pour tous les établissements de santé. La Loi précise que lorsqu’un Dossier Médical Partagé a été créé, alors la lettre de liaison doit y être versée. Les médecins doivent donc répondre à la même exigence d’une lettre de liaison à J-0 avec le DMP. Et en l’absence de lettre de liaison, et au cas où cette omission nuirait à la continuité des soins (ex : absence d’indication d’une allergie), la responsabilité du praticien défaillant serait encourue. La vigilance est donc de mise pour les établissements. Il leur faut donc donner aux médecins les moyens de répondre aux exigences réglementaires.
Répondre facilement aux exigences
La production des lettres de liaison basée sur le duo médecin-secrétaire ne démontre plus sa capacité à répondre à ces nouvelles exigences qualité voulues par le décret de Loi sur la lettre de liaison. En revanche, les médecins qui s’appuient sur la reconnaissance vocale au curseur contribuent à l’amélioration significative des délais. Pour preuve, au CHR d’Orléans, les médecins ont divisé de 75% le temps de production et d’envoi des lettres de liaison. Au Hospices Civils de Lyon, les comptes rendus d’examens de radiologie sont disponibles plus rapidement (15mn au lieu de 4 jours) grâce à la reconnaissance vocale. Il est donc possible en changeant l’organisation d’un processus et avec le support d’une technologie comme la reconnaissance vocale, de réduire grandement les délais de production des comptes rendus et lettres de liaison, qui seront à verser au DMP.