Outils, formations, appuis, toutes les conditions semblent réunies pour dérouler avec succès la feuille de route des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT), pourtant 77% des DIM et des DSI envisagent la convergence des SI comme une source de difficultés dans le partage des informations médicales. Les obstacles sont nombreux et les professionnels inquiets.
En avril dernier, dans le cadre d’une grande enquête sur les nouveaux défis de la documentation médicale en France, nous avions, avec le concours des Echos Etudes, interrogés 200 professionnels de santé dans les établissements publics et privés. Parmi les questions que nous avions posées, plusieurs portaient sur les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT), alors en germe. Les DSI et les DIM avaient réagi, partageant leur vision, entre inquiétudes et perspectives positives. 77% d’entre eux se disaient peu confiants quant à la capacité des établissements à partager l’information médicale dans le cadre des GHT. Pourquoi ? Parce que les outils informatiques comme les habitudes des professionnels ne permettent pas toujours de coopérer.
Passer d’une relation médecin-patient à une relation équipe de soins-patient
C’est bien là tout l’enjeu des GHT. Il faut désormais penser parcours, décloisonner et collaborer.
Les DSI ont donc du pain sur la planche pour rendre le projet médical partagé effectif. Qu’ils s’orientent vers un SI mutualisé ou interopéré, ils doivent faire en sorte que l’information médicale soit capturée au bon moment, par la personne qui la produit et être disponible immédiatement pour l’équipe de soins. La culture du partage n’est pas absente des établissements, et les Dossiers Patient informatisés ont certainement contribués à la favoriser. Cependant, les outils (DPI, applications métiers, …) et leurs usages ne sont pas toujours adaptés à un mode collaboratif impliquant de multiples acteurs dans et en dehors de l’hôpital.
Les obstacles sont aussi économiques et réglementaires
Pour les DSI interrogés, les difficultés ne relèvent pas seulement de la technologie numérique et des habitudes des utilisateurs, elles sont également réglementaires et économiques. Si la loi a précisé depuis les règles du partage sécurisé de données dans le cadre d’un GHT, il reste des inconnues pour les DSI et des questions sur la mise en place du système d’information convergent de GHT et son financement en regard des exigences calendaires.
Malgré tout, on attend d’un GHT qu’il permette une véritable coopération au profit d’un patient devenu le dénominateur commun. A suivre …