L'automatisation et l'intelligence artificielle peuvent nous aider à limiter les erreurs et à exécuter plus facilement des tâches répétitives, afin que nous puissions nous concentrer sur des activités de diagnostic. Nous pourrons ainsi améliorer la qualité de nos relations avec nos patients, et leur consacrer plus de temps lors des consultations.
Un sujet passionne actuellement le monde de la radiologie : l’impact que pourrait avoir l’intelligence artificielle sur notre profession.
Chez certains radiologues, cette technologie suscite en effet beaucoup d’espoirs quant aux améliorations qu’elle pourrait apporter dans les années à venir. Mais d’autres de mes confrères craignent que son usage dénature la profession et les relaie au second plan lors du processus de diagnostic.
Face à ces perceptions opposées, j’ai souhaité partager mon point de vue lors du congrès annuel de la RNSA, la société nord-américaine de radiologie, qui s’est tenu la semaine dernière à Chicago. J’ai intitulé ma présentation « Intelligence artificielle et radiologie : entre craintes et espoirs », car ce sont ces sentiments qui animent mes confrères.
Des articles récents ont laissé penser que les radiologistes pourraient ne plus avoir un grand rôle à jouer dans un environnement de santé qui aurait recours à l’intelligence artificielle. Mais je ne crois pas que ce sera le cas.
Cela fait des années que l’on entend que « la technologie va remplacer les humains », mais les humains ont montré une incroyable capacité à créer de nouvelles sources de valeur et à exploiter la technologie sans qu’elle ne les remplace. Par exemple, beaucoup de personnes utilisent des logiciels de gestion fiscale, mais cela n’a pas pour autant fait disparaître les comptables. Avec ces logiciels, les comptables peuvent en revanche offrir un meilleur service à leurs clients.
Il est indéniable que les technologies peuvent remplacer certains emplois, mais elles génèrent une demande pour de nouveaux services et produits. Par exemple, si l’avènement des ordinateurs a quasiment fait disparaître le métier de dactylographe, il a fait naître celui de graphiste.
Et à la question de savoir si l’intelligence artificielle pourrait un jour remplacer les radiologues, le Dr Curtis Langlotz, professeur en radiologie à Université de Stanford, et un de mes mentors en imagerie médicale, apporte la réponse la plus claire qui soit : « Non. Mais les radiologues qui ont recours à l’intelligence artificielle remplaceront ceux qui ne l’utilisent pas ».
Il est impossible de prédire ce à quoi ressemblera le travail d’un radiologue dans 5, 10 ou 20 ans. Mais j’espère que l’intelligence artificielle contribuera à améliorer chaque aspect de notre métier : prise de rendez-vous, protocoles d’imagerie, flux de travail, automatisation des comptes-rendus, évaluation de la qualité, sécurité des patients et suivi de soins.
Je suis persuadé que l’automatisation et l’intelligence artificielle appliquée à la radiologie peuvent nous aider à limiter les erreurs et à exécuter plus facilement des tâches répétitives, afin que nous puissions nous concentrer sur des activités de diagnostic. Nous pourrons ainsi améliorer la qualité de nos relations avec nos patients, et leur consacrer plus de temps lors des consultations.
Tout au long de l’histoire, les radiologues ont toujours su adopter les innovations technologiques et les intégrer avec succès à leurs flux de travail. J’aimerais que nous ne nous souciions plus de savoir si l’intelligence artificielle va sonner la fin du métier de radiologue, et que nous commencions à joindre nos efforts pour produire des solutions innovantes qui pourront améliorer la qualité de notre travail et des soins que nous apportons à nos patients.
Intelligence artificielle et radiologie : entre craintes et espoirs (présentation PPTX) disponible sur NuanceHealth
Source : http://whatsnext.nuance.co.uk/healthcare/ai-radiology-fear-hype-hope/