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Les technologies numériques au service des établissements de santé pour 2023

En 2022, la télémédecine y compris les téléconsultations médicales sont devenues la norme pour bon nombre de Français. Ceux qui ont bénéficiés des technologies émergentes dans un cadre médical, médecins comme patients, ne sont plus disposés à s’en passer. Alors que le système de santé français est plus que jamais en crise, découvrons comment la numérisation peut alléger la pression qui pèse sur les professionnels de santé et les tendances du secteur pour 2023.

En France, le poids des épidémies de COVID-19, grippe et bronchiolite se fait sentir, augmentant la charge de travail de soignants déjà très sollicités. La pression pour accueillir les patients et les soigner correctement à un rythme plus rapide est plus importante que jamais. Résultat : l’épuisement professionnel des soignants n’a jamais été aussi élevé. Le personnel soignant surmené est beaucoup plus enclin à envisager de démissionner et à regretter d’avoir choisi une carrière dans ce domaine. Si des mesures significatives ne sont pas prises rapidement, les mouvements de grève et les démissions risquent de se multiplier, ce qui accentuera encore la pression pesant sur les organismes et établissements de santé.

Comment améliorer la qualité de vie des soignants au travail ? Quels seront les défis du secteur de la santé en 2023 ? Tour d’horizon des tendances qui marqueront ces prochains mois.

Les technologies numériques, le futur indispensable du secteur de la santé

Les investissements dans les technologies de la santé ont explosé lorsque la pandémie de la COVID-19 a frappé il y a deux ans. La télémédecine y compris et les téléconsultations médicales sont devenues la norme. La promesse d’un brillant avenir numérique pour le secteur de la santé est toujours d’actualité. 

En 2023, la dynamique se poursuit, car les médecins et les patients exigent plus de leurs prestataires de services. Toutefois, alors que de nombreux changements apportés pendant la pandémie étaient nécessaires, l’expérience numérique des patients et la satisfaction des soignants seront davantage au centre des préoccupations à l’avenir. Par exemple, à quoi ressemblera une salle d’attente virtuelle ? Comment les patients interagiront-ils avec les soignants et comment partageront-ils leurs problèmes de santé et informations médicales ? Quelle serait l’offre optimale en santé numérique pour garantir une expérience patient satisfaisante et des soins de qualité ?

Cette année, les établissements de santé chercheront à répondre à ces questions. Ce faisant, ils devront s’assurer de choisir les technologies les plus efficaces possibles pour soutenir les soignants dans leurs missions.

En 2023, il y a fort à parier que l’investissement technologique accélère davantage. Une récente étude de Nuance a révélé que les professionnels de santé consacrent 13,5 heures par semaine à la documentation clinique, soit une augmentation de plus de 25 % par rapport à il y a sept ans. Afin de réduire la surcharge de travail administratif sur le personnel soignant et les aider quotidiennement, les solutions de reconnaissance vocale telles que Dragon Medical One peuvent être utilisées. Ces technologies sont conçues pour transcrire en temps réel la voix en texte dans les notes cliniques, et ce directement dans le dossier patient informatisé (DPI). En favorisant l’utilisation d’insertions automatiques et en réduisant les erreurs de frappe, ces solutions peuvent améliorer la précision et la qualité des dossiers patients. Plus important encore, elles permettent aux soignants de passer plus de temps à faire ce pour quoi ils ont passé des années à se former, à savoir soigner les patients. 

La lutte contre les déserts médicaux est une priorité absolue

En France, les dysfonctionnements du système de santé actuel sont de notoriété publique ; la récente grève des médecins généralistes en étant un exemple criant.

Combler la pénurie de compétences restera une priorité absolue pour 2023, tant pour les responsables gouvernementaux que pour les dirigeants du secteur de la santé. Les déserts médicaux, notamment, sont loin de n’être cantonnés qu’aux zones rurales ou à l’Outre-Mer. L’Ile-de-France est aujourd’hui le premier désert médical de France, dû notamment aux départs sans remplacements de médecins libéraux. Les jeunes professionnels de santé souhaitent quant à eux bénéficier de conditions de travail intéressantes et refusent de s’installer sans certains critères de base (loyers décents, assistante prise en charge par la commune, cadre de vie agréable…). Selon les statistiques les plus récentes, environ 30% de la population française [1] connait une pénurie de médecins, de dentistes ou d’autres services médicaux.

Lors de la campagne présidentielle, cette crise était un thème central, les candidats ayant fait de la lutte contre les déserts médicaux un élément crucial de leurs programmes. Il a été question de plusieurs milliers d’assistants médicaux supplémentaires, d’une augmentation des salaires et du développement des services de consultation en ligne. Mais aujourd’hui, en ce début de nouvelle année, les changements sont lents et une étude UFC Que Choisir de novembre 2022[2] montre que la fracture sanitaire est plus que jamais d’actualité.

La mise en place par l’Etat français du Ségur du numérique en santé prévoit un investissement inédit de 2 milliards d’euros pour soutenir le développement massif et cohérent du numérique en santé en France. Le déploiement de Mon espace Santé au niveau national est notamment au cœur du dispositif. Aujourd’hui, 98 % des citoyens ont un compte et plus de 30 millions de documents ont été envoyés ce qui montre un réel intérêt des Français pour une numérisation du secteur.

Au-delà de l’échelle nationale, depuis novembre 2022 la France est co-présidente du réseau eHealth Network aux côtés de la Commission européenne. Ce réseau pilote les travaux européens pour le numérique en santé avec pour objectif de préparer l’arrivée de l’espace européen des données de santé.

Avec une ambition affichée de généraliser le partage fluide et sécurisé de données de santé entre professionnels et usagers pour mieux soigner et accompagner, des initiatives de plus en plus créatives seront déployées pour lutter contre les déserts médicaux à travers le pays et améliorer le système en général.

Tenant compte de ce cadre, la poursuite de la numérisation du secteur est inévitable et nul doute que l’investissement dans les technologies émergentes, en particulier celles conçues pour alléger les tensions sur le système et les professionnels de santé, sera au premier plan.


[1] CNAM, Effectif de professionnels de santé libéraux par secteur conventionnel et par département – 2016 à 2020

[2] UFC Que Choisir, Etude sur la fracture sanitaire, novembre 2022.

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Arnaud Wilmet, MD

À propos de Arnaud Wilmet, MD

Le Dr Arnaud Wilmet est Directeur médical d’innovation en e-santé (CMIO) chez Nuance Communications pour la France. Diplômé de l'Université d'Angers en médecine générale et spécialisé en économie de la santé, il a commencé sa carrière en tant que médecin manager au centre de prévention pédiatrique de la CPAM de Paris ou il a instauré un processus de transformation digitale profond visant à améliorer le parcours de soins. Passionné par l’impact positif de la technologie sur l’expérience patient et soignant, il rejoint ensuite les rangs de Cerner en France puis aux Etats-Unis. Il y développe les activités de transformation clinique et contribue à l’adoption de solutions et services digitaux pour la santé. De retour en France, il prend la Direction médicale d’H4D, start-up française spécialisée en télémédecine clinique. Fort de ces expériences et toujours poussé par une vision novatrice de la prise en charge du patient, il rejoint Nuance Communications afin de contribuer à l’optimisation de la relation médecin-patient par l’IA conversationnelle.