Depuis janvier 2022, le Dr Arnaud Wilmet est Directeur médical d’innovation en e-santé (CMIO) chez Nuance pour la France. Le Dr Wilmet se penche sur la façon dont cette fonction stratégique – qui mêle à la fois clinique, innovation, conduite du changement organisationnel et nouvelles technologies – permet de réduire la pression sur le personnel de santé, et le rôle clé de la reconnaissance vocale dans le domaine.
Bien connue aux Etats-Unis, la fonction de CMIO commence à émerger sur le marché français. Afin de mieux répondre à la progression de la digitalisation du secteur de la santé, ce rôle est en effet de plus en plus nécessaire et agit en tant qu’intermédiaire entre la médecine et la technologie médicale.
Mon rôle de CMIO
Le CMIO est un rôle transversal et fédérateur qui requiert une connaissance détaillée de l’écosystème e-santé (du point de vue technique tout autant que du point de vue médical). En effet, il doit veiller à ce que les différentes solutions proposées par les industriels servent à la fois les patients, les soignants et les organisations de soins. Il s’assure que les stratégies de systèmes d’informations clinique soient efficacement mises en œuvre dans les établissements de santé.
Au cours de mes nombreuses années d’activités dans la médecine générale, j’ai toujours eu à cœur d’améliorer l’expérience des patients et des professionnels de santé grâce à des technologies innovantes. La fonction de CMIO exige avant toute chose de réaliser un diagnostic : l’un des premiers enjeux est en effet d’analyser les pratiques actuelles des solutions de reconnaissance vocale et de proposer, à terme, un référentiel de bonnes pratiques d’utilisation de l’IA conversationnelle, dont le but est de fluidifier et d’améliorer les processus de documentation. Il est pour cela essentiel d’aller à la rencontre des utilisateurs (DSI hospitaliers, médecins, secrétaires médicales…) afin de comprendre leurs défis et leurs préoccupations. Parallèlement, je suis en contact étroit avec mes collègues chez Nuance, notamment les collaborateurs des services de vente et d’avant-vente, qui sont pour moi des interlocuteurs importants. C’est en associant nos expertises respectives que nous parvenons à adapter les fonctionnalités de nos produits aux besoins des utilisateurs.
Par ailleurs, je souhaite continuer à valoriser Dragon Medical One, notre solution de reconnaissance vocale s’appuyant sur l’IA et disponible dans le cloud sécurisé (certifié HDS). Il est pour cela essentiel de fédérer et animer une communauté médicale active, de valoriser les bénéfices cliniques de nos solutions grâce à des études scientifiques, et de construire ensemble les solutions réalistes de demain en fonction des besoins identifiés aujourd’hui. Qu’est-ce que la médecine ? De l’humain qui gère de l’humain, c’est la raison pour laquelle l’adoption de nouvelles technologies peut parfois être complexe. Il y a un véritable besoin de prouver que le numérique en santé est utilisé à bon escient et apporte un gain véritable pour la prise en charge des patients.
Les médecins ne sont pas les seuls à pouvoir bénéficier de la reconnaissance vocale, je souhaite promouvoir son utilisation par tous les acteurs du parcours patient : infirmièr(e)s, rééducateurs, psychologues, secrétaires…
Le rôle de la reconnaissance vocale dans la documentation clinique
Même si la reconnaissance vocale est aujourd’hui connue et bien intégrée, elle reste une technologie encore sous-exploitée. Les médecins ont pourtant plus que jamais besoin d’autonomie et des solutions qui leur permettent de documenter la bonne information dans leur DPI facilement et en temps réel répondent à cette problématique. Notre solution Dragon Medical One permet aux médecins de renseigner le dossier patient depuis n’importe quel appareil, où qu’ils soient, en utilisant la voix. L’utilisation de commandes vocales cliniques permet également de fluidifier leur temps pendant la consultation. Les praticiens disposent toujours de leur vocabulaire personnalisé, de leurs modèles et de leurs raccourcis verbaux ou vocaux, ce qui leur permet de travailler plus efficacement et d’éviter l’une des principales causes de burn-out, si fréquent aujourd’hui dans le secteur de la santé. A terme, la reconnaissance vocale dans le cloud jouera le rôle d’assistant virtuel du médecin et permettra à celui-ci de mettre le temps gagné au service de ses patients.
Par ailleurs, sécurisée et disponible directement dans le Cloud, Dragon Medical One est la solution idéale pour les établissements de santé qui souhaitent déployer facilement et rapidement la reconnaissance vocale médicale au sein de leurs établissements ou au niveau territorial (GHT).
Ma vision de l’IA et de la santé
L’IA appliquée au secteur de la santé offre des opportunités quasiment infinies. Elle se trouve au cœur de la médecine du futur qui va aider les médecins dans leurs tâches au quotidien. Médecine préventive (identifier les patients à risque), recherche clinique, aide au diagnostic, intégration des recommandations de bonnes pratiques… Ses opportunités sont extrêmement variées et le champ des usages est large.
Parce qu’elle permet de capturer la bonne information au bon moment, l’IA conversationnelle peut être considérée comme un compagnon médical. Par exemple, la solution Dragon Ambient eXperience (DAX) de Nuance, une solution d’intelligence clinique ambiante qui est disponible sur le marché nord-américain, est capable de capturer l’échange entre le patient et son médecin, de le contextualiser et de transmettre les informations au DPI. L’IA est le présent et l’avenir de la santé : elle permet d’améliorer la qualité et la rentabilité des soins, avec à la clé une plus grande satisfaction des patients et des soignants, ces derniers ayant moins de tâches administratives à assumer. Néanmoins, gardons bien à l’esprit que la véritable digitalisation de la santé repose sur les technologies cloud et le partage d’informations médicales. Le cloud est l’un des prérequis pour que cette diffusion de l’expertise médicale via l’IA se fasse en temps réel et à jour. Et nous nous devons de garantir la sécurité et la confidentialité des données patients selon les préconisations de la CNIL et de l’ANS.